APPRIVOISE, un nouveau projet stratégique pour l’agriculture et la biodiversité
APPRIVOISE, c’est le nom du projet qui vise à apporter une meilleure connaissance des services rendus par la biodiversité aux agriculteurs en grandes cultures en France. Le projet d’une durée de trois ans est piloté par ARVALIS en partenariat avec Agrosolutions, l’Acta, SMAG et la Scara.
Comment inciter les agriculteurs à s’approprier des indicateurs de biodiversité au regard des services écosystémiques attendus ? C’est la question à laquelle cherche à répondre le nouveau projet APPRIVOISE porté par ARVALIS en partenariat avec Agrosolutions, l’Acta, SMAG et la Scara, un projet au cœur de la table ronde « Comment mesurer la biodiversité agricole grâce aux données existantes sur les exploitations ? » le 01/03 dernier au SIA.
Vers une base commune d’indicateurs de biodiversité à l’échelle des exploitations
Il existe aujourd’hui une multiplicité d’indicateurs de biodiversité, mais sans référentiel commun à l’échelle nationale. On parle ici de biodiversité « ordinaire » comprenant par exemple les abeilles, carabes, coccinelles, vers de terre et rendant des services tels que la pollinisation des plantes, la régulation de ravageurs comme les pucerons, ou la contribution à la fertilité des sols. APPRIVOISE a pour objectif de sélectionner les indicateurs d’évaluation de cette biodiversité les plus pertinents afin de les intégrer dans les outils de diagnostic agricoles. Les indicateurs en question ne seront pas des mesures de terrain, celles-ci étant actuellement impossibles à généraliser sur tout le territoire. Il s’agira plutôt d’évaluations d’un potentiel de biodiversité basé sur les pratiques, sur le paysage dans lequel se trouve l’exploitation, et sur les meilleures connaissances actuelles des liens existant entre pratiques, paysage, et biodiversité. Les attentes autour de ce projet sont fortes. En effet, APPRIVOISE doit contribuer à la définition d’indicateurs communs au niveau national et faciliter l’utilisation d’indicateurs de biodiversité par les agriculteurs.
« Il s’agit d’évaluer les potentiels de biodiversité sur les exploitations en se basant sur les pratiques réalisées et le paysage » Xavier Mesmin, ARVALIS
Un déploiement par étapes entre 2023 et 2026
Le projet se déroule en plusieurs phases entre 2023 et 2026. La première action, démarrée à l’automne dernier, consiste à recenser et à décrire les indicateurs existants sur la biodiversité en milieu agricole (actuellement plus de 200 recensés) et à identifier les attentes des utilisateurs par le biais d’ateliers et d’entretiens. À partir de 2024, les indicateurs les plus prometteurs seront calculés sur un panel d’exploitations agricoles pour évaluer leur représentativité et leur sensibilité vis-à-vis des pratiques déployées. Enfin, en 2025 et en 2026, les cinq à dix meilleurs indicateurs seront rendus accessibles aux outils d’aide au choix stratégique tels que SYSTERRE® ou SmagTrace® utilisés par les agriculteurs et leurs conseillers.
« Cette innovation permettra d’intégrer la biodiversité dans l’évaluation de la performance des systèmes de culture. » Philippe Michonneau, SCARA
L’agriculture, acteur de la restauration de la biodiversité
Compte tenu de l’interdépendance directe entre les activités agricoles et la biodiversité, l’agriculture a un rôle à jouer pour restaurer la biodiversité et profiter des services écosystémiques qu’elle peut rendre. Pouvoir évaluer la biodiversité est donc primordial, particulièrement pour accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique et pour valoriser leur production.
Ce projet est financé par le ministère chargé de l’agriculture via le Compte d’Affectation Spéciale pour le Développement Agricole et Rural (CASDAR) géré par FranceAgriMer.
